La vie devant soi

Je m'étais éprise de Gary à travers La Promesse de L'Aube, on m'avait fait la promesse d'un autre chamboulement avec La vie devant soi. Il m'est difficile de lui donner une mauvaise note car l'histoire est trop touchante mais la barre était placée haute. La vie devant soi, c'est le récit des derniers moments de Madame Rosa, une vielle femme juive qui se voit garder les "enfants de pute" depuis des années, dont Momo, narrateur et protagoniste principal de cette histoire d'amour. On retrouve de manière évidente le thème de l'amour filial et maternel, clé de voûte du monument de Gary dans La promesse de l'aube. Le ton est incroyablement juste et convaincant, ce qui rend le récit poignant. SOS d'un enfant en détresse, Momo nous donne à voir à travers ses yeux candides d'enfants et son vécu forcé, les maux d'un quartier populaire et immigré de Paris qui souffre en silence. Son innocence fait de son discours un cri retenu qui n'a pas encore la prétention d'être révolté. Bien qu'ayant certainement grandi, mûri plus vite que les autres enfants de son âge, il n'a pas le filtre de l'âge adulte ce qui lui permet d'observer et saisir les évènements, les personnages et les lieux avec beaucoup de sensibilité, reflet d'une grande intelligence qui s'ignore. Néanmoins sa résignation involontaire et prématurée nous laisse un profond sentiment de désespoir puisque métaphore d'une fleur qui se renonce à pousser à l'aube de son éclosion. Ajouté à cela, sujet central et polémique que l'on découvre au fil de l'eau, la question de l'assistance à la mort médicalisée, interdite en France.

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